Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/150

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pour le Père, sinon une aventure révolutionnaire, et la pire de toutes ? N’y ramasse-t-il pas, parmi les éclats de mitraille, au parvis Saint-Roch, ses galons de commandant en second de l’armée de l’intérieur ? Montenotte, Mondovi, Marengo, ce sont des aventures révolutionnaires. Et, quand au son de la Marseillaise, il quitte en 1815, l’exil elbois, n’est-ce pas au nom des principes révolutionnaires qu’il revient en France ? Ce serait donc cela que récuserait et nierait le Fils ? D’ailleurs en peut-il juger ? Il a dix-neuf ans, il est seul, et on voudrait chez lui l’énergie qui, à cet âge, est demeurée sans manifestation chez le jeune Napoléon Bonaparte ? Non, sans doute. Le prisonnier de Schoenbrünn ne mérite point la sévérité de cet accablant jugement. L’aventure Camerata a déterminé chez lui une crise au cours de laquelle, désemparé, défaillant, il a cédé à toutes les influences liguées contre lui, d’abord Prokesch, puis d’Obenaus, puis les deux Dietrichstein. Résister à tout cela, à tous ceux-là surtout, à ces gens à consigne et à surveillance, à son âge, dans les circonstances de la vie qui est la sienne ? Allons donc ! C’est un fils d’empereur, soit ; mieux : le fils de Napoléon, mais il a dix-neuf ans ! dix-neuf ans ! On est héros, à cet âge, sur un champ de bataille, non dans une cage, et, au lendemain de l’aventure de Napoléone, la cage devient serre et se referme, pour longtemps, et,