Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/158

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homme. Pour conquérir les cœurs féminins, n’en est-il pas assez de sa jeunesse et de ses malheurs ? Quand la légende aura à conter cette soirée et à décrire ce décor, elle en fera le théâtre des premières amours du duc de Reichstadt. Dans des salons écartés, au son de langoureuses « walses », il écoutera de tendres paroles, fera de charmants serments et recevra d’aventurières, pleines d’excellents sentiments, des propositions pour tous les trônes vacants d’Europe. Et tout cela ne sera qu’à moitié invraisemblable, car à ces soirées le duc semble avoir pris goût. Du moins on l’y voit fréquenter.

« Je lui conseillai, dit Prokesch, de solliciter de l’Empereur la permission de fréquenter les cercles diplomatiques et les autres salons importants de la haute société viennoise[1]. » La permission est accordée, car les sorties du prisonnier deviennent plus fréquentes. Il est recherché, et quoi de plus naturel ? C’est, en vérité, un bel ornement de salon autrichien, que le « petit Bonaparte », le fils de l’Empereur, vêtu de la

casaque militaire qui tourna le dos sur tous les champs

  1. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 41.