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Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/169

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mes questions, c’est sa maîtresse. Ces princes sont souvent de grandes dupes ; pour cette fois, le prince Kaunitz a démenti cette opinion générale. Son choix est bon. Je connais cette jeune fille, elle est sage et d’un bon caractère ; une bagatelle, mais autre temps, autres mœurs. Sa fortune est faite et sa renommée établie. Dès qu’elle aura ruiné ce prince elle en prendra un autre. Elle mérite ce bonheur ; adieu, Monsieur[1].|90}}


Mais, à cela ne se bornent pas les exemples. La baronne du Montet en trouve d’autres encore à rappeler à l’appui de ses dires : la corruption des mœurs viennoises. Et elle finit par s’écrier : « Où sont donc les bonnes mœurs ? » On peut répéter la question après elle.

Or, ce sont là gens de cour et de salon, susceptibles de rencontrer le duc, de le fréquenter, d’entrer dans l’intimité de ses plaisirs. Il en est ainsi pour plusieurs, et dès lors on comprend les protestations de Prokesch contre les « traits injurieux par lesquels la jeunesse corrompue de Vienne et le monde railleur des salons profanaient la pureté du prince ». En pouvait-il être autrement de la part de ce Kaunitz, par exemple, arrêté en juillet 1822, pour viol de mineures ? Les mères, certaines mères, avaient pris l’habitude de venir

  1. Souvenirs de la baronne du Montet... ; déjà cit., pp. 206, 207.