Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/224

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Le Roi de Rome amoureux dans les histoires romanesques. — Une scène de débauche romantique. — Duperie d’une correspondance d’amour apocryphe. — Palmyre, fils du duc de Reichstadt, roman. — L’Aiglon et ses amours au théâtre. — Contribution populaire à la légende.}}

I

Légendaire et viciée dans sa vraisemblance, la liaison avec Fanny Elssler est celle-là qui prime toutes ses rivales dans la vie du duc. Il en est d’autres, lesquelles méritent créance, qui sont véridiques, mais ce n’est point de celles-là qu’on se soucie ! D’instinct, et par amour des contrastes, on court à la danseuse, et l’Histoire, qui s’y oppose, n’est qu’une vieille radoteuse. Aussi bien, mieux vaut-il croire que voir. Mais qui donc à vu ?

Ici encore, dans cette matière, il faut recourir à Prokesch. Lui, qui a nié le roman avec la danseuse, nous donne confirmation de celui qui a failli s’ébaucher avec la cantatrice. Cette Mlle Pèche, dont il parle, recueillait alors les succès les plus flatteurs au théâtre de la cour. « C’était une jeune et belle personne, d’une réputation irréprochable. » Prokesch ne l’eut pas vue d’un mauvais œil devenir la maîtresse du duc. Il en avoue les raisons : « Une liaison de ce genre aurait formé pour lui une heureuse distraction, l’aurait empêché de broyer du noir au sujet de son avenir et de son passé, eût réveillé en son âme l’énergie vitale[1]. »

  1. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit. pp. 127, 128.