Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/256

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père, qui vous continue sa haine, à vous, le malheureux fils du grand Empereur. » Elle ne peut poursuivre. Le prince la regarde avec plus de mépris. « Monseigneur, en vous voyant, j’ai vite oublié les promesses que j’ai faites... Mais vous ne reconnaissez pas toute l’infamie... » Elle n’a pas besoin d’achever. Le duc a tout compris. Cette révélation le fait frémir... Il a tout pardonné ; mais il maudit les hommes à l’aspect de tant de corruption.
Quelle ne dut pas être la douleur de François II, de toute la famille impériale et du prince de Metternich lui-même, s’ils eurent connaissance de cette tentative impie !


Du coup voilà donc la baronne convertie à l’idée napoléonienne, à Napoléon lui-même, à son fils, de la manière la plus ardente et la plus ingénue. Pour racheter la coupable posture dans laquelle elle a été surprise, elle se dévouera au prisonnier, l’avisera des noirs projets que médite la Pensée, le mettra en garde contre les embûches, se révélera, enfin, plus Marion de Lorme que Marion de Lorme elle-même. C’est la courtisane rachetée par l’amour. Le seul tort de Franc-Lecomte, c’est de ne point avoir porté son œuvre à la Porte Saint-Martin.

Cependant le capitaine a reçu la visite d’anciens frères d’armes venus à Vienne pour ramener le duc de Reichstadt sur le trône que la chute de Charles X laisse, à peu près, vacant. De même des envoyés bonapartistes français vont