Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/28

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Le degré de créance que mérite chacun d’eux. — Ce qu’on sait de l’adolescence du captif. — Vis-à-vis de l’amour, est-ce un anormal ? — Ses confidences sur ce chapitre. — Attraction qu’il exerce sur les femmes. — Les raisons. — Est-il beau ? — C’est un romantique. — Notice complémentaire.

I

L’influence de l’éducation première dans la manifestation de l’amour chez l’adolescent, n’est point contestable. Sans en multiplier les exemples, sans en appeler à des témoignages pittoresques, on peut s’en tenir à la leçon que fournit Napoléon. Sans doute, chez lui, le tempérament prend souvent le dessus sur l’éducation, la race se manifeste quelquefois avec un sursaut de violence, mais la part des circonstances spéciales faite, condamnation passée sur certaines exceptions, l’amour chez Napoléon demeure corse. Corse dans le mépris qu’il a pour les voluptés languissantes ; corse dans l’avarice qu’il met à accorder du temps à son plaisir ; corse, enfin, dans la considération purement hygiénique qu’il a pour ce même plaisir. Point de passion là-dedans. S’il n’exclut pas Mme Walewska de son souvenir, c’est qu’elle a, pour se rappeler à lui, l’enfant né au lendemain de Wagram, et qu’aussi sa conquête s’est entourée de circonstances qui la peuvent rendre chère à la mémoire sensible[1]. Mais pour toutes, et toujours,

  1. Sur la rencontre de Mme Walewska et de l’Empereur, cf. notre volume, Napoléon adultère ; Paris, s. d. [1909], in-18 ; p. 174 et suiv.