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Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/280

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pour lui tenir lieu de mère. Y avait-il une arrière-pensée dans cette protection ? A-t-elle semé d’abord pour récolter après[1] ? »

Cette question non résolue, quel témoignage probant la peut trancher ? Ceux qui y répondent par la négative, le font au nom de questions sentimentales, du point d’honneur, et de l’honnêteté, toutes choses qui n’ont rien à voir avec l’amour et dont la passion se rit, parce qu’elle est la passion et que cela suffit à son excuse. Ainsi M. Henri Welschinger se borne à dire que la tendresse de l’archiduchesse fut « pour le prince d’un charme sans pareil[2] ». Ce n’est point suffisant pour réfuter la légende, d’autant plus que le champ que laisse Prokesch à l’hypothèse est vaste : « Il [le duc] me désignait l’archiduchesse, écrit-il dans ses notes inédites, comme une société agréable dans les jours sévères, comme une oasis dans le désert de la cour[3]. » Et, de fait, de cette intimité les lettres connues de l’archiduchesse au duc témoignent. « Meinguter, lieber Alter, mon bon, cher vieux », l’appelle-t-elle familièrement

  1. Article d’Alexandre Weill, cit. par Guy de l’Hérault, Histoire de Napoléon II... ; déjà cit., p. 393.
  2. Henri Welschinger, Le Roi de Rome... ; déjà cit., p. 290.
  3. Henri Welschinger, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., Le Correspondant, n° 1054, 25 août 1906, p. 701.