Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/356

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sa véritable signification et apparaît dégagée des sophismes, nue comme une vierge et claire comme une épée. Au spectacle de ce cercueil triomphal et anonyme, on se doit de condamner son âme avide de lyrisme au joug sévère de la discipline de la race. Ce mort jette, de son marbre, de profondes et vivaces racines en nous ; la terre ne pèse point de sa boue sur lui ; il est libre, couché dans la lumière, dans la solitude ; il est vivant parmi la mort et le silence ; il est présent dans la stupeur émue de cette fosse pleine de drapeaux et de noms de victoire. Que l’âme française se penche sur la rampe glacée, au-dessus de cet ossuaire de marbre, et qu’elle écoute retentir en elle l’appel impérieux des Cariatides.

Mais, ce qu’on en retiendra d’émouvant et de pathétique, ce ne sera point cela, ce cri du marbre vers la vie et l’avenir ; ce que la mémoire en emportera de durable hantise, ce sera, deviné, dans l’ombre confuse de la crypte, derrière le tombeau, un réduit obscur, étroit, vide.

Là il n’est qu’une place : celle d’un cercueil. Et le cercueil que la piété fidèle y voudrait, n’est-ce point le cercueil du Fils, face au cercueil du Père ?

Ce réduit, derrière le catafalque impérial, fut appelé, par Visconti, l’architecte du tombeau, le Reliquaire. Point de titre plus exact. Jusqu’à ces