Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De la Française exilée, le petit roi tomba aux mains d’une Autrichienne : la veuve du général Mitrowsky, la future Mme Scarampi qui, dans l’intimité de Marie-Louise, à Parme, joua le rôle que l’on sait. De toute sa Maison de Paris, trois femmes obscures et humbles lui étaient demeurées : Mme Marchand, Mme Soufflot et sa fille. En octobre 1815, les deux dernières partirent, remerciées, renvoyées. Près du « petit Bonaparte », comme l’appelaient les gens de Vienne[1], resta seule Mme Marchand, la mère du valet de chambre de l’Empereur à Sainte-Hélène. Cette main de servante fut la dernière main française qui servit l’enfant. Elle lui coupa une boucle de cheveux et, par une ruse simple, naïve, populaire, fit franchir à cette boucle légère et blonde les océans, les lignes des sentinelles ennemies gardant le roc sacré, et donna ainsi au déporté le seul présent auquel il fut sensible désormais. On l’apprit. Ce fut une occasion. Mme Marchand quitta Vienne le 27 février 1816. La dernière attache du Roi de Rome avec la France fut ainsi rompue. Désormais il était aux mains de l’oligarchie de la Sainte-Alliance, représentée en l’occasion par un prince qui s’intitulait, par des anachronismes moyenâgeux :

  1. Henri Welschinger, Le Roi de Rome... ; déjà cit., p. 86.