Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/40

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Le czar, le roi de Prusse et l’Empereur d’Autriche semblèrent en avoir ainsi décidé à l’égard de l’enfant, afin « de le placer dans une catégorie qui ne lui permette point de se livrer à des entreprises dangereuses[1] ». Le fils de Napoléon, capucin ! Tout de même ils hésitèrent et songèrent à l’histoire dont ils relevaient. Ils discutèrent de la valeur de l’otage tombé en leurs mains et, pour en faire à la France monarchique un sûr et permanent épouvantail, ils l’affublèrent d’un uniforme. La politique de la Sainte-Alliance allait jouer du spectre bonapartiste. Au surplus, point de surprise à craindre. L’enfant était à eux, exclu par eux de la succession de sa mère, et cette mère elle-même, pour pouvoir économiser 500.000 frs par an à Parme, qui « assureraient à son fils, après elle, une existence indépendante[2] », cette mère le livrait en garantie de sa soumission, en gage de son abdication. Dès lors, entre toute tendresse féminine, entre toute consolation maternelle

  1. Frédéric Masson, Napoléon et son fils... ; déjà cit., p. 323.
  2. Baron de Méneval, ancien secrétaire du portefeuille de Napoléon, Premier Consul et Empereur, ancien secrétaire des commandements de l’Impératrice Régente, Napoléon et Marie-Louise, souvenirs historiques ; Bruxelles, 1843, in-12°, tome V, p. 53.