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II

Telle est la situation morale du fils de Napoléon à l’instant où nous le prenons. Pour en connaître les détails, pour en analyser l’atmosphère, il importe de contrôler les sources qui nous renseignent à cet égard. Ces sources sont peu nombreuses, presque directes et faciles à discuter.

Le premier témoignage, capital, unique en somme, émane du chevalier de Prokesch-Osten. En effet, dès 1815, Méneval disparaît, quitte Vienne, et ce qu’il peut écrire de l’enfant n’est que l’écho des bruits vagues, dénaturés, qui en parviennent en France. Prokesch, au contraire, est à la source même, dans l’intimité du duc, et dès lors ce qu’il dit prend une importance de premier ordre.

Né à Gratz le 10 décembre 1795, le chevalier de Prokesch débuta dans la carrière militaire comme attaché au cabinet de l’archiduc Charles, en 1815. Sa fortune fut assez rapide. En 1816, professeur de mathématiques à l’École des cadets