Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/78

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lui déclare les « yeux d’un bleu clair[1] ». Témoignage contredit par le duc de Raguse : « Ses yeux moins grands que ceux de Napoléon, plus enfoncés dans leur orbite, avaient la même expression, le même feu, la même énergie[2]. » Mais Marmont lui-même trouve un contradicteur d’importance. Et c’est Prokesch qui écrit : « Ce beau et noble jeune homme aux yeux bleus et profonds, au front mâle, aux cheveux blonds et abondants, le silence sur les lèvres, calme et maître de lui-même dans tout son maintien, fit sur moi une impression vraiment extraordinaire[3]. » La mémoire de Marmont n’est certainement point en défaut. L’erreur d’optique vient sans doute de ce que sur le visage du Fils il s’est hypnotisé, et que la hantise de ses souvenirs y a presque étroitement adapté le masque du Père. Donc, malgré des contradictions apparentes, l’impression générale demeure la même : grand, blond, yeux bleus, et sur tout le visage l’ombre même de la mélancolie.

  1. Docteur Hermann Rollet, Neue Beïtrage zur Chronik der Stadt Baden beï Wien (VII Theil), Verlag von P. Schütze ; 1894, pp. 78 à 80. — Henri Welschinger, Le Roi de Rome... ; déjà cit., p. 334.
  2. Mémoires du maréchal Marmont... ; déjà cit., tome VIII, p. 375.
  3. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 7.