Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/98

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devient facile. Je puis éprouver quelques tourments par l’impatience de trouver une occasion d’acquérir de la gloire, et, en conséquence, des embarras que ma position y apporte. C’est un tribut que je paye à l’humanité, mais c’est un mal passager. Jamais je ne sortirai de la ligne que vous m’indiquez, et qui est celle que j’ai choisie ; je ne ferai, dans aucune circonstance, la guerre à la France ; c’est une recommandation de mon père à laquelle je serai toujours fidèle. Si la politique des souverains de l’Europe les déterminait à me mettre en avant, je protesterais solennellement. Le fils de Napoléon doit avoir trop de grandeur pour servir d’instrument, et, dans les événements de cette nature, je ne veux pas être une avant-garde, mais une réserve, c’est-à-dire arriver comme secours, en rappelant de grands souvenirs. Voilà quels sont mes sentiments, quelle est ma manière de voir et les règles de conduite que je me suis invariablement tracées. »

Je lui exprimai la joie que j’éprouvais de le voir pénétré de sentiments aussi nobles et d’idées aussi raisonnables. Il s’est réjoui avec moi des espérances de paix. «  La guerre, m’a-t-il dit, dans les circonstances présentes serait, pour vous et pour moi, une source de chagrins, puisque d’aucune manière ni l’un ni l’autre nous ne pourrions y prendre part. »