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Page:Flers - L’Habit vert, 1913.djvu/135

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BRIGITTE

Presque. Et quand je pense que pendant des siècles, ils ont gagné des batailles, conquis des provinces, emporté des places fortes, pressuré des populations, tout ça pour aboutir à vous… à vous tout seul qui ne faites rien et qui êtes là dans un grand fauteuil, en train de fumer une toute petite cigarette… Eh bien, voyez-vous, monsieur… je trouve ça extraordinaire et assez émouvant.

HUBERT

Vous êtes vraiment très gentille… Je ne suis pas sûr que ce que vous venez de me dire soit tout à fait agréable, mais enfin…

BRIGITTE

Oh ! monsieur, comment pouvez-vous douter… Je ne souhaite que de vous servir, que de vous être utile… Evidemment, ce que je peux pour vous, moi, c’est bien peu de chose… Mais si j’étais une fée, ah ! vous n’auriez rien à désirer.

HUBERT

Mais, mademoiselle, qu’est-ce que je peux avoir à désirer ?