J’ai… que je ne peux pas m’exprimer avec des mots… les mots, ce sont des pauvres gens, ils sont trop vieux, trop usés… Je voudrais cependant vous montrer… Bianca. (Il fait le geste de jouer du piano dans le vide.) Tenez, vous allez comprendre, la voilà. (Il se jette au piano et joue quelques mesures très ardentes.) Angelica, au contraire, c’était… c’était… Tenez, regardez-la… (Il joue quelques mesures très langoureuses.) Alors, moi, n’est-ce pas… (Il joue quelques notes.) l’hésitation… la perplexité… enfin, j’ai préféré… (Il rejoue les quelques mesures ardentes.)
Vous avez préféré Bianca !
Voilà !… Eh bien ! je n’aurais jamais pu vous faire comprendre ça avec des mots ! Ah ! cette nuit, à Sorrente, où, pour la première fois, elle tomba dans mes bras !… Quelle atmosphère… émouvante… embaumée… Comment vous dire, cette ambiance… cette troublance… Tenez, tenez… (Il se met à jouer une musique lascive.) Une symphonie de parfums… les orangers… les tubéreuses… les verveines…