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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/144

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livres… À présent, charmante Raton, tu ne vas pas encore me soutenir que tu songes à entrer au Carmel ?

— Si, si, Monsieur le Chevalier ! répondit Raton en reprenant tranquillement son ouvrage. M. le Duc pourrait dire à Monsieur le Chevalier que je m’occupe de ma dot.

— Je ne sais ce qu’il faut en croire, tellement cela me semble comique. Va tout de même pour la dot ! J’y ajoute deux cents livres. Mais, quand tu dis t’occuper de ta dot, est-ce ainsi que tu l’entends ?

— Oui, Monsieur le Chevalier.

— Bon, bon ! c’est parfait ! hé hé !… Maintenant, que peux-tu bien avoir à la jarretière qui m’incommodait si fort ?… Serait-ce là que tu accroches tes ciseaux ou la clef de la garde-robe ?… Me répondras-tu au lieu de rougir ?… Non ?… Alors il m’y faut voir… De la résistance, à présent ?… Tudieu ! il ne sera pas dit… Quoi ! un crucifix !… Tu veux donc sanctifier jusqu’au temple de l’Amour ? Quelle idée saugrenue !… Ne serais-tu pas un peu folle ?… Au moins dis-moi, charmante Raton, puisque nous sommes en confiance, on t’a donc donné la fessée ? J’ai aperçu tes belles fesses toutes zébrées de coups… Du diable, si je n’ai pas ma culotte de pou de soie entièrement gâtée de pommade, et, comme dit le vieux rimeur :