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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/235

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« De passage à Paris, je désirerais jouir dès demain de quelques heures agréables. Sans me flatter d’obtenir une pucelle, il me faudrait une jeune personne étrangère à la carrière, d’un naturel naïf, et qui fît paraître quelque honte par des rougeurs que l’on n’imite pas. Comme j’aime les contrastes, ajoutez pour l’accompagner trois ou quatre de vos pensionnaires qui respirent l’avilissement de leur métier. J’aimerais que l’une d’elles fût contrefaite, boiteuse ou bossue, afin qu’elle servît de sujet risible quand les têtes commenceront à tourner. Car je souperai, si cela me chante. En ce cas, ne regardez pas à la bonne chère, nous nous en arrangerons après. J’exigerai de la musique.

« Je verrai, Madame, si je vous dois présenter mes salutations et mes remerciements dans le moment que j’aurai à prendre congé.

« Comte de Mazan. »

« P-S. — J’oubliais de vous prier de faire dresser la table dans la Chambre de Torture. »

— Voilà, dit la Gourdan, encline à regarder l’insolence comme un privilège de caste, voilà une chute qui sent son gentilhomme : « Je verrai, Madame, si je vous dois présenter mes salutations et mes remerciements