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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/321

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— Monsieur Lubin, fit Raton, qui crut reconnaître la bonne voie, chacun à ses affaires, je ne vous demande rien des vôtres… Laissez ma taille, je vous prie ! Vous manquez à nos conventions.

— Si j’étais sûr de vous r’voir, Mamselle Raton, reprit M. Lubin, je n’prendrais pas d’arrhes. C’est une habitude qui vient à la longue dans l’métier, voyez-vous… Dites-moi-z-encore, c’est au Carmel de l’Annonciation qu’vous allez ?… Dam, le 67 !…

— Oui, Monsieur, dit Raton.

— Est-ce que vous rest’rez longtemps ? demanda M. Lubin. Parc’ que j’vous attendrais d’vant la porte, ou bien j’irais boire un coup d’ratafia. Ça dépendra d’la longueur d’la commission. Dit’s donc, Mamselle Raton, ça n’doit pas êt’e folichon, là-d’dans ? Y allez-vous souvent ?… Voyez-vous qu’un jour elles vous entortillent, et qu’elles vous gardent ? I’ paraît qu’ien a qui sont riches et belles… Ah, ben vrai ! faut-i’ qu’on soye folle, ou qu’on ait-z-eu des peines de cœur !… C’est pas vous qui vous enterreriez là tout’vivante ?… Moi, j’vous rendrais heureuse, Mamselle Raton, si vous l’vouliez… Et puis, mon oncle est un brave homme. I’ n’demanderait pas mieux que d’nous aider. I’ nous prendrait avec lui…

— Monsieur, dit Raton, nous sommes arrivés. Je