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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/193

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mon sillon.

que je puis appeler le prix d’une larme, je ne l’emploierai que pour aller vers toi.

Seulement je ne suis point encore parti, car je me suis relevé, ma chère Mélite. Étourdi du coup, je m’étais laissé tomber, mais j’ai ressaisi ma force et la Providence est venue à mon aide, toujours dans la personne de M. l’ingénieur Brastard.

Je n’avais pu dissimuler entièrement devant lui l’amertume de ma déception et pendant que je m’enfermais dans ma chambre pour y souffrir, en proie à un de ses découragements intimes, profonds, qui anéantissent tout notre être, il s’occupait de me trouver une position qui me permît du moins d’attendre. Hier matin il est venu lui-même m’annoncer qu’il avait réussi et en voyant mon changement il s’est estimé heureux d’avoir suivi la bonne inspiration qui l’avait porté à s’occuper de moi sur-le-champ.

Ceci est une fiche de consolation et peut me mener à quelque chose. Il s’est débarrassé d’un de ses employés et il me propose d’occuper cette place dans ses bureaux pendant deux ans. Malheureusement c’est un emploi des plus insignifiants et des moins rétribués, mais j’aurai