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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/226

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mon sillon.

tage auquel il n’aurait aucun droit, il va à Paris, jette l’argent par les fenêtres, ce qui ruine tout le monde, et s’enrichit et, pour couronner le tout, il obtient en mariage une femme douée de tous les avantages qu’on recherche en ce monde. C’est beaucoup de bonheur et il est temps qu’il jette comme ce fameux roi de je ne sais quel pays qui se trouvait trop heureux, son anneau à la mer. Mais, puisqu’il est en veine, peut-être lui serait-il rapporté, toujours comme au roi trop heureux. Madame Després, que j’ai aperçue un instant par les rues de Damper, a une figure radieuse qui livre son secret. Ce secret, d’ailleurs, se murmure déjà dans la société dampéroise et les exagérations vont leur train. M. Brastard devient un personnage très-haut placé dans les régions officielles, mademoiselle Berthe, une fille unique immensément riche.

On ne connaît pas encore trop bien les situations et on brode avec l’activité que tu sais. Le mariage, il paraît, ne se fera pas tout de suite. Un deuil menace la famille de l’ingénieur et on veut attendre une solution. Il ne s’agirait de rien moins que de la mère de M. Brastard et la noce pourrait se heurter à un enterrement.