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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/249

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mon sillon.

timidité habituelle. Il y a des gens auxquels on serait tenté de crier : « De grâce ! soyez simples. »

Le lendemain de cette petite échappée, nos voisines ont passé la journée au presbytère. Nous avons lu à voix haute.

Madame Anne, pour faire plaisir à mon oncle Jérôme qui est un classique enragé, a déclamé avec un très-remarquable talent quelques beaux vers de Polyeucte ; on m’a demandé du René et j’ai cueilli ici et là dans mes lettres quelques phrases, quelques scènes descriptives, et l’oreille droite de mon frère a dû tinter, car on a dit beaucoup de bien de lui.

Malgré ces allées et venues, j’ai porté partout la préoccupation de l’épineuse affaire qui te chagrine et je voudrais être à un mois d’ici pour te savoir hors de cette impasse.

Ne manque pas de m’écrire aussitôt que tu auras pris ton parti. Mon oncle Jérôme, qui a dîné hier chez les Després, m’a dit qu’ils étaient tous rayonnants. On n’a parlé que du brillant mariage que fait Charles. Ils iront en bande à la noce. Leur joie m’attriste et je n’approche plus de Damper, craignant de les rencontrer les uns