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mon sillon.

— Les tribunaux devraient avoir des peines spéciales pour ces élégants faussaires, a ajouté M. Brastard en fronçant les sourcils. Il est permis de ne rien avoir, il est possible de tout perdre, mais tromper, cela ne se pardonne pas. »

C’était à n’y pas tenir, j’ai prétexté une petite affaire, je suis sorti, j’ai pris une voiture et je me suis rendu chez Charles qui occupe toujours son élégant appartement rue Vivienne. Il y avait nombreuse compagnie chez lui, et de l’antichambre j’ai reconnu qu’il n’avait pas même brisé avec le monde dans lequel il vivait avant de se faire recevoir dans la famille Brastard, une indignité de plus. Je me suis fait introduire dans un petit appartement qui lui sert de bureau et je l’ai fait mander pour une affaire importante. Je connais mon homme. Pour lui échapper et ne pas me laisser entortiller moi-même dans quelque fable bien ingénieuse, mon parti était pris de l’intimider un peu. Quand il est entré j’ai marché vers lui et, le regardant en face :

« Charles, je sais tout, » lui ai-je dit. Il a pâli, évidemment il a cru que j’étais un envoyé de M. Brastard.