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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/30

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mon sillon.

dée et ruisselante de sueur. Pour elle aussi c’étaient toujours les enfants, que ces beaux garçons qu’elle avait vus si petits ; elle les appelait toujours familièrement par leur nom, excepté Jean. Depuis qu’il était entré dans la milice sacrée, depuis surtout qu’il avait revêtu la soutane, son affection pour lui s’était nuancée de respect et c’était avec une sorte de majesté qu’elle excusait les préférences qu’elle lui accordait, en disant :

— C’est pour votre frère l’abbé.

— Bon ! dit-elle en voyant Olivier enlever délicatement de dessus sa spatule la crêpe dorée qui y pendait, ils vont manger toutes mes crêpes à présent !

— Des crêpes ! ma bonne, vite des crêpes ! criaient les autres.

— C’est le feu qui les fait, et vous attendrez, répondit Suzanne en essayant de prendre l’air renfrogné.

— Nous n’attendrons pas, réchauffe celles-là reprirent-ils en chœur.

— Allons, allons, ne criez pas tant et asseyez-vous, dit-elle en plaçant d’un tour de main deux crêpes déjà faites sur les poëles fumantes.