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mon sillon.

— Il nous manque encore bien des choses, dit Olivier.

— Sans doute, mais petit à petit, comme dit ta mère, nous nous monterons, et puis en famille on ne se gêne pas. Pousse donc ce petit plateau contre la carafe. Bien, maintenant regardons si rien ne manque.

Ils firent lentement, gravement, le tour de la table, et Olivier s’écria tout à coup :

— Où sont les salières ?

Mélite leva les bras au ciel, et ils partirent tous deux d’un grand éclat de rire.

— Ah ! mon Dieu, dit-elle, je n’y ai pas pensé.

— Je vais aller en prendre.

— Où ?

— Chez ma mère, donc.

— Mais non, mais non, dit Mélite en posant sur l’épaule de son mari ses deux mains mignonnes. Tu sais qu’aujourd’hui nous recevons chez nous, et que nous nous sommes engagés à ne nous servir que de nos propres objets.

— Mais enfin, ma femme, il faudra du poivre et du sel.

— Attends, impossible que nous ne trou-