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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/304

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mon sillon.

— Non, ma foi ! dit Olivier en embrassant sa femme.

— Maintenant je vais donner un coup d’œil à mon dîner, continua Mélite. Va donc un peu voir ce que devient notre petite Aline, et en revenant rapporte-moi de la salade ; il y en a de très-belle dans le carré qui… Ah ! mon Dieu…

— Eh bien, quoi ? dit Olivier en se détournant vers le jardin.

Mélite en levant les yeux, avait aperçu derrière le tronc bizarrement tatoué de l’acacia des yeux fixes qui la regardaient.

Charles, se voyant découvert, s’avança et entra dans le salon.

— Mille pardons, Madame, de la frayeur que je viens de vous causer, dit-il en la saluant.

— Mais je ne sais en vérité pourquoi je me suis ainsi effrayée, dit Mélite en essayant de sourire.

— Votre position derrière cet arbre, monsieur, devait paraître au moins singulière à madame Després, dit assez brusquement Olivier, fort révolté intérieurement que cet indiscret étranger se fût permis de choisir un poste d’observation si près de chez lui.