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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/324

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mon sillon.

, avait-il dit ; ma sauvagerie sera incurable : qu’on s’y habitue dès à présent, qu’on me laisse vivre tranquillement à ma guise.

En allant chez Fanny il dérogeait donc à son parti pris, et sa mère trouva que sa toilette, qu’il négligeait maintenant beaucoup, était plus soignée ce jour-là. Au fond de son cœur une ombre d’espoir s’éleva.

Fanny, en définitive, était libre encore ; cependant tant de choses s’étaient passées, tant de changements étaient survenus, qu’elle n’osa pas trop s’arrêter à l’idée qui s’emparait de son esprit.

Ils furent reçus gracieusement, et, une vieille parente de Fanny se trouvant là pour causer avec madame Després, Charles put se rapprocher de mademoiselle Bourgeauville.

Pénétré de son indignité, mais se rappelant les confidences de ses parents, il la remercia d’avoir bien voulu conserver de lui un souvenir tel, que malgré son changement physique elle l’eût reconnu sur-le-champ.

C’était une transparente allusion au passé ; mais, si Fanny comprit l’intention, elle ne le fit point paraître.