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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/327

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mon sillon.

Fanny baissa les yeux et ne répondit pas. Enhardi par son silence, il continua :

— On peut se tromper de route et revenir sur ses pas. Il y a des cœurs indulgents. Me serait-il défendu d’espérer ? je suis encore libre et…

Fanny leva les yeux, et l’interrompant d’un geste :

— Mais moi, je ne le suis plus, monsieur, répondit-elle d’une voix basse et ferme. Je regrette que vous ne m’ayez pas épargné de vous dire que le passé entre nous est détruit, irrévocablement détruit, et un peu par vos propres mains, je n’ai pas à vous l’apprendre. Ce n’est pas que je veuille vous adresser l’ombre d’un reproche. Je l’avouerai même, j’ai fait fausse route, moi aussi, en m’abusant sur vos sentiments à mon égard. Maintenant il nous convient à tous les deux de l’oublier.

Comme elle finissait cette réponse, que Charles avait écoutée en pâlissant de dépit, la porte s’ouvrit et Perrine, dont la vieille figure était radieuse, introduisit un homme que Charles reconnut sur-le-champ. C’était René Bonnelin. Ces quelques années marquées par des veilles labo-