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mon sillon.

Sur la place et dans les rues avoisinantes, les rez-de-chaussée étaient convertis en boutiques du plus modeste aspect. Deux maisons seulement faisaient exception et contre celles-là brillaient les panonceaux dorés. Charles et son père se dirigèrent vers la plus humble. Une vieille femme, dont la figure semblait recouverte par le plus jaune des parchemins contenus dans les cartons de son maître, leur dit sans attendre de questions que M. Doublet était au plus mal, qu’il ne passerait pas la semaine, et, tout en répétant les suppositions du médecin et ses propres oracles, elle les précéda dans le corridor sombre. Ils avaient à peine fait quelques pas que Charles l’arrêta en lui mettant la main sur l’épaule.

— Je ne viens pas aujourd’hui pour travailler, Perrine, dit-il, je viens avec mon père pour voir M. Doublet. Est-ce qu’il ne voudrait pas nous recevoir en ce moment ?

— M. Doublet est là, répondit Perrine en levant les yeux au ciel. Le papier ne lui a-t-il pas toujours tourné la tête. Il ne restera dans sa chambre que quand il sera tout à fait mort, le pauvre homme