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mon sillon.

de près et ta vie n’a pas été agréable. Ne me dis pas le contraire, j’ai été jeune aussi sans que cela parût. J’étais si seul et si pauvre, que personne n’y prenait garde. Le travail m’a consolé. Mon étude est, après toi, ce que je regrette en ce monde. Et c’est pour vous parler de mon étude que je vous ai fait appeler, messieurs.

Il se tourna vers M. Després et lui dit :

— Vous êtes généreux, Després, vous m’avez toujours dit que vous ne me regardiez pas comme responsable de l’injuste partage fait entre les biens de celui dont votre père et le mien ont hérité dans le temps.

— Et je le dis encore, dit vivement M. Després. Que votre père ait abusé de l’influence qu’il avait sur l’esprit du grand-oncle et se soit fait donner le gros lot, c’est parfaitement prouvé ; mais je vous ai toujours regardé comme très-innocent de la chose et comme d’autant plus innocent qu’en définitive vous n’avez jamais joui de cette fortune-là, puisqu’elle était mangée avant votre naissance.

— Je ne dis pas ; mais vous ne vous en êtes pas moins montré généreux, et j’ai toujours eu l’intention de réparer, pour vos enfants, l’injus-