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mon sillon.

— Mais si ton cœur te portait ailleurs, qui t’a dit que nous aurions l’idée de contrarier tes goûts ? Mélite est charmante.

— Oui, mais…

— Il y a aussi un mais !

— Maman, elle est pauvre.

— Sa petite dot et le revenu de ton étude vous formeraient un très-joli revenu.

— Il est positif que nous ne serions pas tout à fait en danger de mourir de faim.

— Charles, peux-tu parler ainsi ! Oh ! on a bien raison de dire qu’on ne sait pas ce que deviennent les enfants qu’on élève. Vous avez été nourris de simplicité, et quelques liaisons imprudentes, quelques années dans les grandes villes, ont suffi pour te perdre.

— Que voulez-vous, maman ? pour moi, jouir, c’est vivre ; mener la vie étroite, mesquine, c’est végéter. Chacun a ses idées là-dessus. Vous trouverez assez d’imitateurs dans mes frères. Leur plan de bonheur est ceci : vivre et mourir à Damper ! Pour le mariage leurs idées diffèrent également des miennes. Voilà Olivier qui, quand il se sera assuré une cinquantaine de clients, sera tout prêt à vous prier d’aller de-