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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/87

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mon sillon.

— Lequel ?

René soupira, devint pourpre, et dit en baissant les yeux :

— Si j’avais seulement à proposer une hypothèque sur la maison !

Mais en voyant le nuage qui assombrit le visage vénérable de la vieille femme il reprit vivement.

— Non, mais je crois pouvoir me procurer une garantie hypothécaire. Ceci ne m’arrêtera pas.

J’avais d’autres plans, d’autres espérances, aujourd’hui je consens à les abandonner, je suis prêt à me faire notaire ; mais, pour en avoir le courage, il me faut la perspective d’un peu de bonheur. C’est pour l’amour de mademoiselle Fanny que je me suis fait à l’idée de ne jamais quitter Damper. Aujourd’hui je désire qu’elle le sache.

— Comment ! René, tu songerais à l’épouser ? s’écria mademoiselle Bonnelin.

— Je songe à lui faire savoir que par mon travail j’aurai à lui offrir dans un avenir prochain une position suffisante. À Damper on peut faire cela. Ne m’avez-vous pas dit cent fois que le mariage de mon père et de ma mère, arrangé depuis longtemps, n’avait eu lieu que quand mon père était arrivé aux appointements de 1800 fr. ?