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DE LA BASSE-NORMANDIE

Clair avait espéré vivre tranquille dans cette solitude. Il n’en fut rien. Une noble dame s’éprit de lui ; Clair ne partagea pas cet amour et s’enfuit en Haute-Normandie, prêchant, évangélisant sur son chemin. Mais là encore la dame le poursuivit, et deux hommes qu’elle envoya à sa poursuite furent chargés de le lui ramener mort ou vif. N’ayant pu le décider à revenir, il lui coupèrent la tête. Le saint la ramassa et l’emporta aux yeux de ses bourreaux effrayés, qui n’osèrent le suivre. On place ce meurtre et ce miracle sur le bord de l’Epte, en 1881, au lieu qui s’est appelé depuis saint Clair-sur-Epte et où fut conclu plus tard le traité par lequel Charles le Simple cédait la Neustrie aux Normands.

La Saint-Clair se tient à présent le 16 juillet. Autrefois c’était le 18, quarante jours après la Saint-Médard. La tradition populaire a établi un lien entre les deux fêtes.

Le jour de la Saint-Médard, saint Clair était allé rendre visite à son confrère. Le soir il était fatigué et pria saint Médard de lui prêter son cheval, pour regagner son ermitage. Saint Médard y consentit ; saint Clair avait promis de renvoyer le cheval aussitôt après son arrivée, mais, soit par distraction,