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LES COULISSES DE L’ANARCHIE

Depuis fort longtemps, à peu près depuis les grandes guerres du premier empire, un mouvement s’est créé contre les armées permanentes. Une association internationale s’est fondée qui tient des congrès et se recrute des adhérents parmi toutes les catégories d’hommes de bon vouloir. Des académiciens ont écrit contre l’institution des armées permanentes et, quant au principe même de leur suppression, nous rencontrons M. Frédéric Passy d’accord avec Ravachol. Bref, l’idée de cette suppression est une idée bourgeoise, révélée, formulée, prônée par des philosophes, des rêveurs et des savants bourgeois, adoptée par un grand nombre de bourgeois qui se sont coalisés pour la propager.

Sans nos revers de 1870, elle serait encore inscrite au programme radical d’aujourd’hui. Elle n’aurait point seulement pour elle les adeptes de l’anarchie, mais encore M. Jules Simon qui fut ministre, M. Spuller qui fut ministre, M. de Freycinet qui est ministre de la Guerre. Quelques républicains qui ont siégé naguère dans les parlements impériaux, votaient à cette époque contre l’ensemble du budget de la Guerre comme aujourd’hui, de parti pris, le Conseil municipal de Paris vote contre le budget de la préfecture de police. Question de principe. S’ils accordent aujourd’hui sans compter les crédits ordinaires et extraordinaires demandés pour l’armée, ce n’est point qu’en conscience le principe ait perdu de son autorité. Ils cèdent aux nécessités du moment, — puisqu’après les guerres qui ont