Page:Flor O’Squarr - Les Coulisses de l’anarchie.djvu/271

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différencient les races, ni les caractères graphiques et moraux qui distinguent les langages. L’individualisme et le collectivisme étant les passions dominantes de l’anarchiste, on peut s’étonner qu’il n’ait pas discerné dans la patrie un système de démarcations souvent naturelles, commandées par les origines et les situations géographiques des peuples. Des races sont naturellement ennemies dans l’humanité — M. Drumont s’emploie à bien l’établir. Des races sont instinctivement ennemies dans l’histoire naturelle, — comme le chat et le chien, lesquels ne se réconcilieront point, ne désarmeront point, ne consentiront jamais à se laisser limer les crocs et les griffes.

L’anarchiste n’entend pas de cette oreille. S’il se contentait de discuter la patrie comme une entité morale, comme une idée peut-être vieillotte, comme une forme d’administration condamnée par sa doctrine, sa propagande anti-militaire vaudrait d’être examinée. Sa théorie en elle-même ne manque ni de générosité ni de grandeur : la patrie petite, morcelée, il la voudrait immense, unique. Ce communisme réduit, il le souhaite universel. Ceci n’est point d’un méchant homme. Et de même que par l’abolition de la patrie il croit rétablir la concorde parmi les hommes, de même par l’abolition des armées permanentes il pense assurer le règne d’une paix éternelle.

Spéculations hasardées, mais qui gagneraient à être exposées sans outrage et sans violences. Assu-