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Page:Flor O’Squarr - Les Coulisses de l’anarchie.djvu/58

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LES COULISSES DE L’ANARCHIE

riennes à une diminution dans les heures de travail, c’est rapetisser le problème de la question sociale. Cependant quarante arrestations furent ordonnées. Trente-six aboutirent.

Un des premiers anarchistes appréhendés fut Émile Pouget, l’administrateur et le rédacteur du Père Peinard. Il fut aussitôt remplacé dans ses fonctions de publiciste par le compagnon Henry Dupont, son collaborateur à l’occasion, et qui, dix jours auparavant, avait vu se rouvrir devant lui les portes de Mazas. Dupont se mit aussitôt à la besogne, mais il ne tarda pas à s’apercevoir que cette besogne ne serait pas commode. Les difficultés s’annonçaient nombreuses, surtout les difficultés d’argent ; — la police ayant mis l’embargo sur les lettres chargées et les mandats-postes adressés au Père Peinard pour tout le temps que Pouget, administrateur, passerait en prison.

Il se débrouillait au petit bonheur quand il lia connaissance avec M. Maguez, un agitateur difficile à classer, peut-être anarchiste, peut-être socialiste, peut-être réactionnaire, ayant en 1886 fondé au quartier latin la République nouvelle en compagnie d’une vingtaine d’adhérents, et à coup sur fort enthousiaste de Mme la duchesse d’Uzès que sa prose a maintes fois célébrée. Ils causèrent. Henry Dupont racontant ses ennuis, la crise traversée par le journal d’Émile Pouget. Maguez s’intéressa vaguement à ses préoccupations ; mais deux ou trois jours plus tard, Dupont trouvait dans son courrier un billet