Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/176

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— Monsieur, comme c’est en termes généraux que vous parlez des Péruviens, vous attaquez tous mes compatriotes.

— Mais, mon cher monsieur Miota, vous ne les connaissez pas vos bons compatriotes ; vous avez quitté votre pays à l’âge de seize ans. Je ne nie pas qu’il y ait là, comme ailleurs, des familles très respectables, telles que la vôtre, celle de mademoiselle Tristan et plusieurs autres ; mais, je vous le répète, la plupart des habitants sont des voleurs.

— Savez-vous bien, monsieur David, que, si nous devions vous en croire, nous nous considérerions ici comme autant de voleurs, de gueux, de scélérats, et que ce ne serait pas très rassurant pour l’association que nous avons formée ensemble ?

— Pour Dieu, Briet, ne fais donc pas attention à ce que dit David ; ne vois-tu pas que son plaisir, après s’être bichonné et avoir fumé des masses de cigares, son plus grand plaisir est de crier contre les hommes ? et comme l’ami David, avec tout son esprit, est à mon sens fort bête, il est constamment en contradiction avec son principe… Eh ! mon cher, quand on déteste les hommes, on vit dans les bois avec les