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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/182

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comme une jeune fille aux yeux bleus. Allons, M. Miota, un peu de courage ! dans huit jours nous serons à Valparaiso ; oh ! quel bonheur ! Messieurs, faisons donc quelques projets de gourmandise, afin que cela nous aide à avaler ce bœuf salé, et les haricots que maître David nous fait mettre chaque jour sur la table… Mademoiselle Flora, que mangerez-vous le premier jour de notre arrivée à Valparaiso ?

— Du café à la crème, des oranges et des glaces.

— Peste, vous allez joliment vous rengraisser avec cette nourriture-là !… Et vous, M. Miota.

— Moi, des artichauts à la poivrade, de la salade et des œufs à la neige.

— Bravo ! Je vous prédis qu’avec ce régime, M. Miota, vous conserverez longtemps votre figure de Christ. Quel singulier goût vous avez, vous autres Péruviens ! Et toi, Briet ?

— Moi, je me régalerai de bon beurre frais et d’un pot de bonne bière.

— Ce Briet a beau aller en Californie, il reste toujours Bas-Breton. Et vous, David ?

— Moi, je me ferai servir un bon gigot, une belle dinde, des rognons au vin de Champagne, une fricassée de poulet aux oignons, puis quel-