Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/184

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tu ignores les changements qui se sont opérés dans les esprits. La jeunesse, maintenant, n’accepterait plus un empereur, ni rien qui lui ressemblât. Elle ne considère Napoléon, malgré toute sa gloire, que comme un tyran qui opprima la république telle que l’avait établie la constitution de l’an III. Le peuple de 1830 veut la liberté…

— Ah ! est-il étonnant, ce Chabrié avec sa liberté, disait M. David ; il en a plein la bouche quand il prononce le mot chéri liberté. Chabrié, voulez-vous votre bonnet phrygien ? il ferait un bien joli effet par-dessus votre calotte de soie noire et avec votre grosse veste de tricot.

Chabrié. — Monsieur David, ce ne sont pas les plates plaisanteries que répètent depuis quarante ans les vieilles douairières du faubourg Saint-Germain, qui empêcheront la nation de marcher. Lorsque l’opinion se formait dans les salons de Versailles, je conçois l’importance que devaient avoir alors les quolibets qu’adoptaient les grands seigneurs et les prostituées de la cour. Mais ce bon temps est passé. Les fils des anciens courtisans rient entre eux des bons mots de leurs pères, sans que personne autre y fasse attention.