collège Bonaparte. N’est-ce pas à ce collège que vous avez appris votre brin de latin ?
Chabrié. — Et gratis, encore ! Pourquoi donc, David, votre père ne s’est-il pas fait donner un titre de baron sous l’usurpateur ?
David. — Parce qu’il n’en avait pas besoin.
Chabrié. — Cependant il avait bien besoin, pour rouler carrosse, de la place que l’empereur lui donna. Je suis étonné qu’il n’ait pas profité de l’occasion pour faire ajouter quelque chose à son nom, afin qu’au moins, à la poste, on pût le distinguer de perruquier du coin.
Briet. — Mais M. David ne s’appelait-il pas M. de la Cabusière, et ses frères, de Thiais ?
Chabrié. — Mon Dieu ! oui, Briet ; et si l’innocente fantaisie t’en prend, il ne t’en coûtera pas cher pour la satisfaire : tu n’auras qu’à employer le même procédé. Tu achèteras, en Bretagne, seulement un demi-arpent de bois : tu le baptiseras d’un nom sonore et tu l’uniras, par la noble particule de, au nom honorable que ton père t’a laissé.
Briet. — Que gagnerai-je à cela ?
Chabrié. — Ce que tu gagneras ! Mais est-il simple ce Briet ! Tu gagneras ce qu’y gagne