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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/26

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moins contraignables de notre nature, tant qu’il n’y aura pas de réciprocité entre les deux sexes ; publier les amours des femmes, c’est les exposer à l’oppression. De la part d’un homme, c’est l’action d’un lâche, puisque, à cet égard, il jouit de toute son indépendance.

On a observé que le degré de civilisation auquel les diverses sociétés humaines sont parvenues a toujours été proportionné au degré d’indépendance dont y ont joui les femmes. Des écrivains, dans la voie du progrès, convaincus de l’influence civilisatrice de la femme, et la voyant partout régie par des codes exceptionnels, ont voulu révéler au monde les effets de cet état de choses : dans ce but, ils ont, depuis près de dix ans, fait divers appels aux femmes pour les engager à publier leurs douleurs et leurs besoins, les maux résultants de leur sujétion, et ce qu’on devrait espérer de l’égalité entre les deux sexes. Pas une