Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/277

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mettre en quelque sorte à sa discrétion. Je crus qu’il valait beaucoup mieux me rendre directement à Aréquipa, afin d’y prendre des informations, d’y tâter le terrain et d’attendre là que mon oncle abordât le premier la question d’intérêts. Je répondis à cet homme d’affaires que je partirais le lendemain pour Aréquipa, me sentant trop fatiguée pour aller à Camana. Je chargeai le docteur de nos apprêts de voyage, afin que nous pussions nous mettre en route le lendemain au point du jour.

Le reste de la journée se passa à recevoir des visites d’adieu, à parcourir le pays ; puis, le soir, je fus chez l’administrateur de la douane, qui m’avait invitée à un thé. Pour que l’hospitalité fût plus splendide, il avait, ainsi que don Justo, réuni les musiciens et les danseurs de la bourgade, et le bal se prolongea jusqu’à une heure du matin. Afin de ne pas m’endormir, j’avais eu recours au café dont je pris plusieurs tasses ; il était très bon, mais j’en fus fort agitée. Rentrée dans ma chambre, madame Justo vint me montrer comment il fallait se garantir des puces. Elle plaça quatre ou cinq chaises à la suite les unes des autres, de telle sorte que la dernière aboutissait au lit ; elle