Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/307

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che et blanche, me porta sur le lit, m’y arrangea avec le plus grand soin, posa près du lit une tasse de lait, ensuite se retira en fermant la porte de la chapelle.

D’après les renseignements qui me furent donnés à Islay, je jugeai que mon oncle ne reviendrait pas à Aréquipa avant deux mois, et me trouvant dans la nécessité de demander l’hospitalité à d’autres parents, la veille de mon départ j’avais écrit à l’évêque et à son frère, M. de Goyenèche, qui étaient nos cousins. Le docteur, qui connaissait cette circonstance, en instruisit don Balthazar, afin qu’à son arrivée à Arêquipa il allât prévenir la famille Goyenèche de mon arrivée à Congata, et de l’état alarmant dans lequel je me trouvais.

Aussitôt que don Balthazar eut été informé de tout ce qu’il lui était nécessaire de savoir, il piqua des deux, et se dédommagea, par une course rapide, de l’ennui que la lenteur du voyage lui avait donné. Ces messieurs de la Fuente m’avaient fait le plus grand sacrifice que des Péruviens puissent faire, en se résignant à marcher avec cette lenteur. S’ils avaient été seuls, ils auraient fait cette traversée en seize ou dix-huit