Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/354

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gnal donné par la sainte Vierge, le chœur des jeunes filles chante des hymnes, des cantiques auxquels répondent, de leurs grosses voix et à tue-tête, les soldats turcs, chrétiens et sarrasins. Ensuite on se met à houspiller les Juifs, qui se trouvent en grand nombre dans l’armée musulmane, où ils sont accourus de toutes parts pour acheter les dépouilles des Chrétiens : comme ils ne veulent pas se convertir, les Chrétiens et les nouveaux convertis les battent, prennent leur argent, s’emparent de leurs vêtements en leur donnant des haillons en échange. Ces scènes burlesques furent couvertes d’applaudissements. Puis, après, recommencent les cantiques, pendant qu’on ôte à l’empereur et au sultan leurs costumés impies, et que la Vierge les revêt, en grande cérémonie, des habillements sacerdotaux de leurs nouvelles dignités. Alors Jésus-Christ arrive, venant au devant de sa mère, et accompagné de saint Mathieu ; il donne sa bénédiction aux deux armées confondues. On dresse une table autour de laquelle viennent s’asseoir, hiérarchiquement, Jésus-Christ, la sainte Vierge, saint Joseph, saint Mathieu, les généraux chrétiens, l’empereur des Sarrasins et le sultan. Il