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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/409

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intimes étaient invités, et le soir on prenait du thé, du chocolat, des gâteaux. Les seules choses que j’aie trouvées bonnes à Aréquipa sont les gâteaux et les friandises que font les religieuses ; grâce à mes nombreuses relations, je n’en ai jamais manqué pendant mon séjour, ce qui m’a permis de faire de très bons petits goûters.

Les Aréquipéniens aiment beaucoup tous les genres de spectacles ; ils courent avec un égal empressement aux représentations théâtrales et religieuses. Le défaut total d’instruction leur en fait un besoin et les rend spectateurs faciles à satisfaire. La salle de spectacle est bâtie en bois, et si mal construite, qu’on n’y est pas à couvert de la pluie ; trop petite pour la population, il arrive souvent qu’on n’y peut trouver place. La troupe est cependant bien mauvaise ; elle se compose de sept à huit acteurs, rebuts des théâtres d’Espagne, et s’est renforcée, dans le pays, de deux ou trois Indiens ; elle joue toute espèce de pièces, comédies, tragédies, opéras ; estropie Lopez de la Vega, Galdéron, écorche la musique à donner des attaques de nerfs, le tout aux applaudissements du public. Je suis allée quatre à cinq fois à ce théâtre ; on y jouait la tragédie ; je remarquai qu’à défaut