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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/423

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À Aréquipa, la mort des gens aisés ne réjouit pas seulement leurs héritiers ; les moines y trouvent encore l’occasion de vendre, à prix élevés, leurs robes grises, noires, blanches, carmélites etc., pour ensevelir le défunt. Il est d’usage et de bon ton de se faire enterrer dans un habit de moine ; aussi ces saints personnages ont-ils, presque toujours, des robes neuves qui contrastent avec la malpropreté du reste de leur costume. Aussitôt que le moribond est expiré, on le revêt, n’importe son sexe, de l’habit d’un de ces religieux ; il reste ainsi vêtu et visage découvert, étendu sur son lit, durant trois jours : pendant ce temps se font des visites de condoléance ; les parents, les plus éloignés tiennent le deuil, c’est à dire restent dans la pièce où est le mort pour recevoir les visiteurs. Ceux-ci, hommes ou femmes, sont en deuil ; ils font, en entrant, un salut grave aux parents, qui sont sur une estrade, puis vont s’asseoir dans un coin ou se mettent en prières. On porte le corps à bras à l’église, et c’est aussi à bras qu’après la cérémonie on le porte hors de la ville ; de là, il est transporté, sur un tombereau, au cimetière.

Il n’y a pas de voitures à Aréquipa ; ancien-