Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

officiers de marine ou commerçants. Je ne parlerai toutefois que d’un seul qui n’appartenait à aucune de ces deux classes. M. le vicomte de Sartiges, que j’y rencontrai, était secrétaire d’ambassade à Rio-Janeiro ; ayant obtenu de M. de Saint-Priest, alors ambassadeur au Brésil, un congé de six mois pour aller visiter le Pérou, il y était venu sur la Thisbé, commandée par M. Murat.

Je n’ai jamais tant ri que le jour où Viollier vint m’annoncer l’arrivée de M. de Sartiges, qui s’était installé dans la chambre de M. Le Bris, absent en ce moment, et comptait rester quinze jours en ville.

M. Viollier est Suisse à Aréquipa comme il l’était à Bordeaux. Les émanations du volcan n’ont eu aucune influence sur sa belle et robuste constitution. Il est gras et frais comme s’il n’était jamais sorti de ses montagnes : bon, simple, parlant peu, ne quittant jamais son flegme, mais jugeant tout avec un sens droit et un calme que je ne me lassais pas d’admirer.

— Oh ! mademoiselle, me dit-il, quel singulier personnage m’a envoyé M. Le Bris ! D’honneur, je ne sais ce que c’est. À voir sa