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de beaux flacons de cristal, et un superbe verre doré, élégamment taillé et gravé aux armes d’Espagne.

Quand je fus un peu remise, la bonne dame voulut absolument m’accompagner à la cellule qu’elle me destinait. Oh ! quel amour de cellule ! et combien de nos petites-maîtresses la voudraient pour boudoir. Qu’on imagine une petite chambre voûtée, large de dix à douze pieds et longue de quatorze à seize, couverte en entier d’un beau tapis anglais avec des dessins turcs, ayant au milieu une petite porte en ogive, et sur deux des côtés une petite croisée du même style, et ces deux croisées garnies de rideaux en soie couleur cerise avec des franges noires et bleues ; sur un côté de la chambre un petit lit en fer verni avec un matelas en coutil anglais et des draps en batiste garnis en dentelle d’Espagne. En face, un divan aussi en coutil anglais, recouvert d’un riche tapis venant de Cuzco. Auprès du divan, des coussins pour asseoir les visiteurs et de jolis tabourets en tapisserie. Dans le fond était pratiquée une niche occupée par une belle console à dessus de marbre blanc qui figurait assez bien un petit autel. Il y avait sur la console plusieurs jolis vases remplis de fleurs