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à sa guérison que la mélodie d’une bonne musique à la santé de leur vénérable supérieure. La comparaison de la rusée Rosita réussit parfaitement ; la permission fut accordée sans la moindre difficulté, et la supérieure ajouta qu’assurément ce jeune docteur anglais devait connaître la musique, et qu’elle désirait qu’il lui fût présenté.

Le jour attendu avec impatience étant enfin arrivé, don Hurtado entra de grand matin dans le couvent, suivi de la jument ; elle était complètement harnachée, et elle avait une magnifique selle de velours vert. La vue de cette jolie bête produisit d’universelles acclamations ; les pauvres recluses accouraient de toutes parts, avides de contempler un objet aussi nouveau pour elles. Quand toute la communauté se fut bien rassasiée du plaisir de voir et de toucher la jument, la selle, la bride et la cravache, le vieil Hurtado aida sa fille à monter ; et, lorsqu’elle fut en selle, il conduisit la jument par la bride et fit deux fois le tour des cours. Après que Manuelita fut descendue, son amie Rosita, qui avait aussi des maux de nerfs, voulut monter sur la jument ; plus hardie que la première cavalière, elle conduisit seule sa monture,