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Le troisième jour, Escudero fit publier un bando qui prescrivait d’ouvrir les portes de toutes les maisons dans le délai de trois heures, et de les laisser ouvertes comme de coutume[1], avertissant que les portes laissées fermées seraient enfoncées par les soldats. Cette ordonnance força ceux qui étaient restés dans les couvents à rentrer chez eux. Pour achever de rassurer ces pauvres bourgeois, Escudero donna ordre à ses soldats de se promener dans la ville, avec sévère défense d’insulter personne.

Nous avions su par Althaus que, le dimanche 6 avril, Nieto et toute l’armée étaient arrivés à Islay ; qu’ils avaient encloué les canons, brûlé les registres de la douane et forcé l’administrateur, don Basilio de la Fuente, à partir pour Lima ; qu’eux-mêmes, après avoir ravagé le pays, s’étaient embarqués sur trois navires péruviens pour se rendre à Tacna.

Escudero était entré à Aréquipa le dimanche pendant la nuit, en sorte que personne ne savait au juste combien il pouvait avoir de soldats

  1. A Aréquipa, les portes des maisons sont, en temps ordinaire, toujours ouvertes.