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ils allaient, par des traités, ouvrir de nouveaux débouchés à nos productions ; mais la première condition pour bien remplir une mission, c’est de connaître les intérêts dont le soin nous est commis. Il eût été facile à ces consuls de profiter de la haine de l’Amérique du sud contre les anciennes métropoles espagnoles et portugaises pour faire admettre les vins de France sous des droits moindres que ceux imposés aux vins de la Péninsule ; ils eussent pu prévoir les relations qui ne devaient pas tarder à s’établir entre la Chine et les côtes ouest de l’Amérique, et obtenir que nous fussions, pour nos soieries, mieux traités que les Chinois, dont actuellement les soieries importées par navires du nord Amérique et d’Europe[1] ruinent les nôtres, par le bas prix auquel on les vend. Les agents français couvrirent leur ignorance des intérêts matériels de leur pays, en stipulant que les marchandises françaises seraient traitées comme

  1. Par le traité de commerce que le gouvernement vient de conclure avec Santa-Crux, les droits sur les vins de France ont été considérablement diminués, et nos soieries ne paieront plus, à leur entrée au Pérou et dans la Bolivia, que la moitié des droits imposés sur les soieries de Chine. Ce traité, qui n’a été fait qu’après que ma narration a été écrite, est contresigné par mon oncle, don Pio de Tristan, devenu ministre.